Haruki Murakami, les amants Spoutnik.
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Haruki Murakami, les amants Spoutnik.
J’ai lu, l’été dernier, au bord de la plage (attention je vends du rêve !) un livre assez sympa que j’aimerais vous présenter maintenant, et qui porte l’étrange titre « des amants Spoutnik ». Avis aux amateurs du Japon, ce bouquin est authentiquement la progéniture du soleil levant. En quelques mots, ce livre traite d’un trio amoureux assez singulier. Le narrateur, un jeune garçon étudiant, malingre, intelligent et sensible tombe amoureux de la jeune Sumire, qui elle, est une jeune fille originale (socquettes blanches et jupes courtes), distraite, rêveuse et toujours en galère. Elle dira : « Je peux écrire très vite sur mon ordinateur sans regarder les touches. Je ne suis pas très sportive, pourtant je n’ai jamais été malade à part des rhumes. Curieusement, je suis très ponctuelle, je n’ai jamais été en retard à un rendez vous. Je mange de tout, je ne suis pas difficile. Je ne regarde jamais la télé. Parfois je me vante sans raison, mais je ne suis pas du genre à me plaindre pour un rien. Une fois par mois environ, j’ai les épaules si tendues que ça m’empêche de dormir, mais sinon j’ai un sommeil plutôt régulier. Mes règles ne sont pas très abondantes, je n’ai pas une seule carie et je suis capable de parler espagnol. » Le jeune homme devient très vite son confident, alors qu’elle se met à l’appeler d’une cabine téléphonique tous les soirs, à des heures de plus en plus tardives, dans des moments de dépression, de doutes, d’envies presque hystériques de se confesser. Elle parle toujours de son désir d’écrire un roman, de son goût pour la poésie et la musique.
« En fait, elle écrivait avec une facilité déconcertante. L’angoisse de la page blanche lui était totalement étrangère. Elle était capable de mettre en mot chacune des idées qui lui passaient par la tête. Son problème était plutôt qu’elle écrivait trop. Dans ce cas, me direz vous, il suffisait qu’elle élimine le superflu. Seulement, ce n’était pas si simple. Sumir avait en effet du mal à distinguer ce qui était utile de ce qui ne l’était pas. Quand elle relisait le lendemain, imprimé, le texte qu’elle avait rédigé la veille, il lui semblait qu’aucune phrase n’était de trop, ou au contraire que tout était bon à jeter. Parfois, dans une soudaine crise de désespoir, elle déchirait et jetait tous ses manuscrits. Si elle avait fait ce genre de choses par une nuit d’hiver avec une chemise dans sa chambre, il y aurait régné une chaleur évoquant La Bohème de Puccini ».
Le jeune homme a le cœur brisé, lorsque Sumire lui déclare qu’elle est amoureuse. En effet, la jeune fille est littéralement tombée en pamoison devant une femme d’âge mur, coréenne, élégante, raffinée que tout le monde prénomme Miu. « Au printemps de sa vingt deuxième année, Sumire tomba amoureuse pour la première fois de sa vie. Cet amour aussi dévastateur qu’une tornade dans une vaste plaine ravagea tout sur son passage, lançant des choses dans les airs, les réduisant en menus morceaux, les écrabouillant sans ménagement. Avec une violence qui ne connaissait pas un instant de relâchement, la tornade souffla sur les océans, réduisit en pitié le site d’Angkor Vat à néant, incendia la jungle indienne et les malheureux tigres qui y vivaient encore, se mua au dessus des déserts de Perse en une tempête de sable qui engloutit toute une ville fortifiée au charme exotique. L’objet de cet amour absolument mémorable était marié, avait dix sept ans de plus que Sumire et surtout était une femme. C’est de là que partit toute cette histoire, et là aussi qu’elle s’acheva ».
La femme dont Sumire est amoureuse, ne partage pas le goût des femmes, pourtant elle accepte le désir de la jeune fille et en joue d’une certaine mesure. Comme un chien, une esclave, Sumire se met à suivre dans tous ses déplacements, ses projets la femme, jusqu’à s’en oublier. Leur histoire est ambigüe, frustrante, souvent désespérée, et Sumire, consumée par son amour, ne se rend même pas compte de combien est amoureux le jeune homme, qui impassible, écoute ses histoires à l’autre bout du fil. Cette histoire, sous trame de tragédie fantastique, mêle la pudeur dans la narration, et met en évidence l’explosion, la violence des passions. Le personnage de Sumire est extrêmement attachant, malgré que sa passion la rende souvent égoiste, aveuglée et sourde aux plaintes de son ami. Ce trio amoureux, entre agitations du corps, immobilisme de la frustration, et mouvements e l’écriture, avance aux pas de la tragédie, et nous fait voyager au cœur des sentiments humains.
Pierre Sorgue, journaliste pour Télérama écrit : « Ceux qui n’ont jamais lu cet auteur culte au Japon, découvriront une langue limpide, fluide, presque éthérée, une manière diaphane de raconter une histoire en semblant effleurer les choses et les êtres. Jusqu’à ce qu’un incident, un souffle, brouille la surface et nous entraine dans les profondeurs indéterminées de l’onirisme. »
L'avez vous lu? Qu'en avez vous pensé ? Y a t il d'autres livres japonais que vous pourriez conseiller?
« En fait, elle écrivait avec une facilité déconcertante. L’angoisse de la page blanche lui était totalement étrangère. Elle était capable de mettre en mot chacune des idées qui lui passaient par la tête. Son problème était plutôt qu’elle écrivait trop. Dans ce cas, me direz vous, il suffisait qu’elle élimine le superflu. Seulement, ce n’était pas si simple. Sumir avait en effet du mal à distinguer ce qui était utile de ce qui ne l’était pas. Quand elle relisait le lendemain, imprimé, le texte qu’elle avait rédigé la veille, il lui semblait qu’aucune phrase n’était de trop, ou au contraire que tout était bon à jeter. Parfois, dans une soudaine crise de désespoir, elle déchirait et jetait tous ses manuscrits. Si elle avait fait ce genre de choses par une nuit d’hiver avec une chemise dans sa chambre, il y aurait régné une chaleur évoquant La Bohème de Puccini ».
Le jeune homme a le cœur brisé, lorsque Sumire lui déclare qu’elle est amoureuse. En effet, la jeune fille est littéralement tombée en pamoison devant une femme d’âge mur, coréenne, élégante, raffinée que tout le monde prénomme Miu. « Au printemps de sa vingt deuxième année, Sumire tomba amoureuse pour la première fois de sa vie. Cet amour aussi dévastateur qu’une tornade dans une vaste plaine ravagea tout sur son passage, lançant des choses dans les airs, les réduisant en menus morceaux, les écrabouillant sans ménagement. Avec une violence qui ne connaissait pas un instant de relâchement, la tornade souffla sur les océans, réduisit en pitié le site d’Angkor Vat à néant, incendia la jungle indienne et les malheureux tigres qui y vivaient encore, se mua au dessus des déserts de Perse en une tempête de sable qui engloutit toute une ville fortifiée au charme exotique. L’objet de cet amour absolument mémorable était marié, avait dix sept ans de plus que Sumire et surtout était une femme. C’est de là que partit toute cette histoire, et là aussi qu’elle s’acheva ».
La femme dont Sumire est amoureuse, ne partage pas le goût des femmes, pourtant elle accepte le désir de la jeune fille et en joue d’une certaine mesure. Comme un chien, une esclave, Sumire se met à suivre dans tous ses déplacements, ses projets la femme, jusqu’à s’en oublier. Leur histoire est ambigüe, frustrante, souvent désespérée, et Sumire, consumée par son amour, ne se rend même pas compte de combien est amoureux le jeune homme, qui impassible, écoute ses histoires à l’autre bout du fil. Cette histoire, sous trame de tragédie fantastique, mêle la pudeur dans la narration, et met en évidence l’explosion, la violence des passions. Le personnage de Sumire est extrêmement attachant, malgré que sa passion la rende souvent égoiste, aveuglée et sourde aux plaintes de son ami. Ce trio amoureux, entre agitations du corps, immobilisme de la frustration, et mouvements e l’écriture, avance aux pas de la tragédie, et nous fait voyager au cœur des sentiments humains.
Pierre Sorgue, journaliste pour Télérama écrit : « Ceux qui n’ont jamais lu cet auteur culte au Japon, découvriront une langue limpide, fluide, presque éthérée, une manière diaphane de raconter une histoire en semblant effleurer les choses et les êtres. Jusqu’à ce qu’un incident, un souffle, brouille la surface et nous entraine dans les profondeurs indéterminées de l’onirisme. »
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