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Message  usdina Mer 28 Sep - 12:43

Sur la base de mes cours de didactique et de Sciences de l’Education, en université de Pau, master enseignement, 2011, je voudrais vous présenter aujourd’hui une synthèse du métier d’enseignement et de l’école ainsi qu’un contenu pédagogique allégé qui pourra peut-être vous ouvrir une vocation ou porter un regard nouveau sur le métier.


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Dans l’esprit commun, on associe souvent le métier d’enseignement à une vocation, un sacerdoce, mot qui se prêtait jusqu’ici à la voie religieuse puisque vocation signifie : l’appelle de Dieu. Il est donc intrinsèquement lié au statut professionnel que l’enseignant est prédisposé par son goût et ses dons à transmettre son savoir. Jusqu’à ces dernières années, sans vouloir faire de politique, cette conception était associée à un certain prestige. Par exemple, dans les livres ou au cinéma, le professeur est généralement représenté en figure de Héros faisant preuve d’un peu trop d’Héroisme, puisqu’au-delà de régler une quête, il voue sa vie à des inconnus pour qu’ils puissent s’épanouir intellectuellement et socialement. En effet, enseigner c’est remettre en cause ce que croyait savoir autrui, en le faisant douter, remettre en question, de façon à lui aiguiser le sens critique, pour qu’il puisse trouver sa place dans la société. L’apprentissage est donc à la fois difficile en ce qu’il a d’intellectuel et de psychologique, d’autant qu’en français, les élèves arrivent en cours, persuadés d’avoir suffisamment de connaissances en langue, puisqu’il la pratique pour faire la sourde oreille.
Le métier d’enseignant est donc basé sur cette question perpétuelle et ardue : Comment motiver les élèves, leur donner le goût de la discipline et leur faire réaliser qu’ils auront toujours à apprendre de la littérature et du français ? Aujourd’hui, la question se pose plus que dans d’autres époques, parce que nous sommes dans l’ère du zapping et du savoir immédiat. Les élèves sont baignés dans un univers où la connaissance ne s’illustre que par des notes superficielles, des émissions télévisuelles, et internet. Lorsqu’ils cherchent à travailler sur un devoir, c’est presque instinctivement qu’ils vont chercher des réponses sur wikipédia au lieu d’ouvrir un livre. Or, comme nous le savons, wikipédia ainsi que ces divers supports n’offrent toujours pas le meilleur des enseignements, de part des erreurs, des inexactitudes, et surtout par un aspect plus ou moins approfondi du sujet. Savoir par exemple la biographie d’un auteur, ne répond aucunement à un sujet de dissertation ou à une question d’analyse, ce savoir requiert en effet, travail, réflexion et analyse personnelle, faits que les élèves ont oubliés d’utiliser.
De part cette croyance que le savoir factuel peut leur apporter de véritables ressources, les élèves se montrent récalcitrant au travail, mais pourtant, d’après des études psychologiques, l’enfant de sa prime enfance jusqu’à l’adolescence montre instinctivement un besoin fort en apprentissage, (lisez Montaigne, rubrique Littérature, poésie) c’est dans sa nature. D’après des études, cela se montrerait en quatre besoins, aspects psychologiques :
-La curiosité naturelle : les enfants grandissent dans un univers où ils recherchent des repères pour s’assumer en tant qu’individu, ainsi on sait que l’univers médiatique, internet fait partie intégrante de leur existence. C’est pourquoi les pédagogues insistent sur ce devoir de l’enseignant à essayer de s’intéresser à leur monde pour faire passer des messages. Par exemple, si vous traitez de la vanité dans une œuvre de Voltaire, n’hésitez pas à parler de Paris Hilton comme archétype.
- Le besoin de progression : L’enseignant doit encourager la réussite à tout prix. Beaucoup d’élèves se sentent mal dans leurs peaux, parce qu’ils se sentent stagner dans un milieu d’échec et de frustration. Songez à Daniel Pennac par exemple, et son livre Chagrin d’Ecole, dont certains extraits se trouvent dans la rubrique littérature et poésie.
- Le besoin de reconnaissance : Ce besoin s’affirme par rapport aux adultes et par rapport à la classe. Nous avons tous connus en effet, ce principe de se situer par rapport aux autres dans le milieu de l’école, il y a toujours les populaires, les intellos, les rigolos etc, sans vouloir rentrer dans des caricatures. Dès lors, montrer que l’apprentissage de la discipline peut les aider à s’affirmer est une condition pour les intéresser.
-Le besoin de s’exprimer : Là, nous touchons à un aspect assez difficile à gérer, parce que bien sûr il y a les timides et les bavards, ceux qui veulent toujours en rajouter et les autres qui n’ont jamais rien à dire. Le but est que tout le monde s’exprime, mais de façon pertinente, tout propos doit être rigoureusement encadré sous peine de perdre l’autorité dans le cours.

Mr Perrenoud, pédagogue, parle d’ailleurs de « métier d’élève » au même titre que le métier de professeur, puisque l’institution de l’école repose essentiellement sur le partage entre ces deux « autorités ». Il est important selon lui de reconnaître le statut de l’élève, et d’établir ses droits et ses devoirs, car, comme disait Mr Bourdieu, sociologue, l’école est une institution, avec ses rites, sa hiérarchie, ses attentes. M Perrenoud parle du « métier d’élève » parce que l’élève jusqu’à sa majorité quasiment voire plus, va passer trois quart de son temps à l’école, et sa vie va être rythmée comme celle d’un employé par des échéances. Bien sûr, il faut comprendre que les élèves ont des échéances rapides dans le temps contrairement à un adulte : trimestre, contrôle de la semaine prochaine, fin de l’heure. [A ce titre nous pourrions faire une parenthèse, en mettant en exergue qu’il sera difficile pour un élève de se projeter dans l’avenir, donc de savoir ce qu’il veut, en raison justement du fait qu’on l’habitue à ne penser qu’à court temps]
Tout comme l’employé, qui a un patron, des collègues, une secrétaire et j’en passe, l’élève se pose lui aussi dans une sorte de hiérarchie analogue, avec le proviseur ou directeur pour boss, grosso modo, ses parents, ses professeurs, ses amis lui demandant de rendre des comptes . Il est donc toujours dans le milieu de l’école, de la salle de classe à son salon, chez lui à la maison. Perrenoud examine aussi le fait que le métier d’élève n’est pas rémunéré, malgré le travail qu’on leur demande. Il y a face à cette attente de l’élève deux réactions possibles : Dans le premier cas, l’élève se conforme à ces normes, comprend quelle est l’étendue de sa rémunération, et se voit davantage attentif aux cours ; De l’autre côté, il y a les élèves qui vont prendre une position distante face à l’école, qui vont chercher leurs limites et leurs personnalités par d’autres critères, peuvent se montrer perturbateurs par l’humour, les je m’en foutiste, la négation et parfois hélas par la violence. (les rebelles en gros). Il est important dans tous les cas pour le pédagogue d’apprécier les identités de chaque élève, et de les respecter tant qu’elles respectent celles des autres.
Vous l’aurez compris, être enseignant, c’est au-delà de connaître sa discipline, et faire du social. C’est au-delà de l’instruction, c’est de l’éducation.(* voir dictionnaire de l’enseignement, rubrique Etudes)
Pour se faire, il faut être attentif, bien dans sa peau, avoir de l’éloquence, et surtout ne jamais se laisser démonter. On associe souvent le métier d’enseignant à celui de comédien. Déjà parce qu’il faut avoir un talent oratoire, pouvoir rendre agréable les lectures, le discours, savoir utiliser les différents registres, connaître du vocabulaire. (Regardez ou lisez Entre les murs, de François Bégaudeau. Extrait en section littérature, poésie) Il faut comme le comédien qui occupe la scène, se déplacer dans la classe, être présent, charismatique, pour que les élèves suivent votre enseignement et aient envi d’étudier. Comme le comédien, il faut apprendre à gérer sa gestuelle, ses regards, ses mimiques, qui souvent sont instinctives, et ainsi s’adapter au mieux aux situations : Regard méchant, voix forte, poing levé (j’en sais rien) pour situation difficile, ou voix séduisante pour faire apprendre.

D’après le bulletin officiel du 22 juin 2010 de l’Education nationale, les compétences et missions requises de l’enseignant sont :

1. Agir en fonctionnaire de l’état de façon éthique et responsable
2. Maitriser la langue française pour enseigner et communiquer
3. Maitriser sa discipline et avoir une bonne culture générale.
4. Concevoir et mettre en œuvre son enseignement (trouver une pédagogie en rapport avec une classe)
5. Organiser le travail en classe (de façon à ce qu’il n’y ai pas de débordement)
6. Prendre en compte la diversité des élèves
7. Evaluer les élèves
8. Maitriser les technologies et les moyens de communication (internet, télévision, lecteur cd)
9. Travailler en équipe et coopérer avec les parents et les partenaires des écoles
10. Se former et innover
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Message  usdina Mer 28 Sep - 13:00

Je ne peux pas m'empêcher de rajouter une conclusion "Humour" à ce post, en vous montrant les vidéos dîtes d'apprentissage du métier d'enseignant, offerts en IUFM.










flash(425,350)]https://www.youtube.com/watch?v=4epJ_Wo05sk&feature=related[/flash]
("L'encadré de la mort qui tue" :hahaha)

Si vous voulez davantage de rires, et d'apprentissage, vous trouverez des liens analogues sur youtube. Bien à vous!
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