Votre vision de Dieu

Voila, je n'y répondrai pour ma part que plus tard, car ce sujet me passionne, mais j'aimerais savoir, selon vous, si Dieu existe à quoi ressemble t il? Quel est son caractère? Qui est il? Comment fait il pour nous donner la foi? J'ai récemment lu les mémoires de Soeur Emmanuelle, qui elle a une vision assez attendrissante de Dieu. Elle raconte par exemple, comment ses désillusions d'amour terrestre, son besoin d'absolu, l'a mené à rechercher en Dieu, son unique amour, un être à qui tout donner, qui ne la décevrai jamais, et par lequel elle évoluait à la recherche de la perfection pour être digne de son amour. Cette foi, ou en tout cas cette confiance en la perfection, et la parfaite beauté, ont bouleversées sa vie, et lui ont apportées le désir de servir Dieu comme un seigneur en s'occupant des autres. Dante, lui dans le Paradis, dit en ces termes à peu près : L'amour de Dieu m'a traversé comme le rayon du soleil traverse la goutte d'eau, sans l'éclater. Dieu y est ensuite représenté comme lumière, une lumière si forte qu'elle fait repousser les ombres, fait voir la vie avec plus d'ampleur, de goût, de beauté. Croire en Dieu, c'est voir les choses vraies. En fait, c'est encore plus complexe mais je ne me pense pas capable de l'exprimer davantage car pour être honnête, j'ai sué en lisant ces vers emprunts d'un fort mysticisme. Il parle à un moment des miroirs, comme quoi c'est la lumière qui nous permet de nous voir, et voir le reflet de la vie. Par cette métaphore, je crois comprendre que si on cherche Dieu,et si on voit le monde par sa lumière, on voit le monde tel qu'il est vraiment au delà des faux semblants, et ce monde est pur, et ce monde est beau, et toute vie qui ne suit pas ce chemin, n'aura jamais assez d'éclat ou de puissance pour être une véritable et digne existence.
Une croyance analogue se voit chez Crowfoot, un poète amérindien duc 17ème siècle, sauf qu'il n'y a pas cette dichotomie entre le bien et le mal, le faux et le vrai, il dit :
Qu'est-ce que la vie du Grand Esprit?
C'est l'éclat d'une luciole dans la nuit.
C'est le souffle d'un bison en hiver.
C'est la petite ombre qui court dans l'herbe
et se perd au coucher du soleil.
Le poète semble voir Dieu comme les liens qui unissent le monde, de la plus petite à la plus grande, portés tous dans un univers infini et au delà de l'espace. En effet, puisque nous en apprécions la beauté, l'essence, par une forme de magie poétique ou croyante, toutes ces choses détails ou monuments, nous apparaissent comme source de joie, au coeur et dans l'esprit. Alors, Dieu qui en est le créateur, a créée le monde pour nous rendre heureux, et écrire, s'intéresser aux détails de l'existence, c'est en quelque sorte de le louer de ses bienfaits.
D'un autre côté, étant moi même par ma mère juive, je peux vous dire ce que j'ai perçu du Dieu Juif, dont le portrait est issu de la torah. Même si aujourd'hui les rabbins je trouve dans leurs discours semblent s'imprégner de plus en plus des versets qui se rapprochent du nouveau testament, par le respect de l'autre, le partage, l'amour d'autrui, j'ai vu que le Dieu juif, était un Dieu colérique, juste et sévère. Il prône la loi du talion, c'est à dire fais à autrui ce qu'autrui te fait. Il est donc plus humain que le Dieu intouchable de la religion catholique qui est essentiellement bon.
C'est un Dieu un peu guerrier, qu'il faut craindre, et aimer comme un Roi, et c'est justement en ce Dieu là que je comprends au mieux le titre de Seigneur.
Bien sûr, cette question est très personnelle, et je vous avoue que je comprendrais amplement que vous ne désiriez pas y répondre. Parfois certains d'entre vous seront inspirés par des textes, une institution religieuse ou votre propre expérience. Je tiens à préciser que cette rubrique n'est pas un champs de batailles, je n'y veux aucun croisé.

Pour ma part, je ne répondrais qu'une chose : je ne crois pas en Dieu, j'ai été baptisée étant très jeune mais je me considère comme athée.
Je pense que, lorsque l'on perd quelque chose de cher à nos yeux, on ne peut pas croire en Dieu. Car si Dieu est bon, pourquoi nous enlève t-il les personnes que l'on aime?
Ce n'est que ma propre vision, nous avons chacun la notre et je respecte toute religion.

Quel sujet intéressant sur lequel m'attarder !

Bon, je ne me considère ni comme croyante, ni comme athée. Je suis à la recherche. J'erre entre les croyances pour me bâtir ma propre idée de la foi. Je suis encore en pleine hésitation diras-t-on, bien que baptisée selon les croyances grand-parentales (hum, pas très français non ?). Je suis, dans ma région, essentiellement entourée de lieux chrétiens catholiques et c'est donc naturellement que mes premières recherches ce tournent vers cette religion (du moins le catholicisme pour le moment). Je suis une admiratrice de ce que j'appelle la "magie des églises" et je suis en admiration béate devant les lieux et preuve de foi. En réalité je m'intéresse plus à l'humain qu'au divin dans toute cette histoire. Mais c'est une chose positive car porteuse de nombreuse réflexions et très fructueuse pour moi artistiquement parlant (rien de plus délicieux que de dessiner, assise devant l'autel d'une vieille église en ruine). Donc je pense pour le moment être plus humaniste que croyante, bien que je ne pense pas encore pouvoir nier l'existence d'une divinité, ni me plonger dans son contraire. Je ne suis prête ni pour la foi (j'ai trop peu de connaissance en la matière et je cherche encore en moi la vérité) , ni pour l’athéisme (quel ennui mortel qu'un monde parfaitement rationnel...).

Peut-être ce questionnement religieux dureras-t-il toute ma vie et peut-être la passerais encore à traîner autour des lieux saints sans en comprendre l'entiereté. Mais j'imagine que c'est là mon seul point de vue sur la question.

Il va sans dire que je suis ouverte à toute discussion et à toute les opinions tant qu'elles sont ouvertes et respectueuses. Et si mon avis froisse quelqu'un, je m'en excuse ce n'est pas le but.

Voilà, merci d'avoir posté un tel sujet.

@Lolita : Je ne suis absolument pas croyant, et je confesse (ah, ironie...) que je suis plus souvent ulcéré par la religion qu'admiratif... Mais rien n'est tout blanc ou tout noir, et j'aurai un élément de réponse tout à fait théologique concernant d'une manière générale, "l’inaction" de Dieu fasse à la souffrance des hommes (réponse qui m'a d'ailleurs été rapportée par un fervent croyant en qui j'ai beaucoup de respect). C'est une métaphore qui illustre bien la pensée catholique je pense : lorsque qu'on regarde un un film dont on connait déjà la fin (fin pas forcément heureuse), on a beau la connaître, ce n'est pas pour autant que l'on en change le cours. Le fait que Dieu soit un être parfait signifie que ses décisions le sont aussi, et qui sommes nous donc pour le blâmer de choses contre lesquelles il n'aurait rien fait ?
De plus, n'oublions pas que Dieu, en tant que Trinité au travers Jésus, s'est tout de même laissé tué alors qu'en théorie Il savait déjà quelle fin l'attendait...

Je ne suis pas un expert, mais je pense que toute la méditation sur Dieu doit s'accompagner d'une réflexion philosophique (j'entends déjà les hurlements de certains croyants), et je suis d'ailleurs, en tant qu'athée curieux et soucieux de se cultiver, tout à fait ouvert à des explications, voir des critiques par des pratiquants qui auront sûrement de bien meilleures références que moi.

En voilà un sujet intarissable!!
J'ai fait des études en histoire de l'Art, donc pour ma part je n'aime pas du tout l'Eglise, enfin toute l'interprétation des écrits bibliques dans le but précis de faire évoluer l'église et de lui donner du pouvoir...Et sur le sujet ma logeuse, qui est croyante et pratiquante, est tout à fait d'accord. D'ailleurs sa vision de Dieu est à peu près similaire à celle de Soeur Emmanuelle, à la différence que ma logeuse s'attache à ce qu'il est écrit dans la bible, à savoir que le moment venu Dieu jugera chacun sur l'amour( enfin en tout cas c'est comme ça qu'elle me l'a exprimé, donc excusez toute erreur de ma part ). Donc en fait il s'agirait simplement d'aimer et d'être aimé pour accéder au paradis, sans pour autant atteindre la perfection, rester humain mais être dans l'amour de ce que sont les gens en eux même.
Après c'est un peu trop facile pour Dieu, dans la religion chrétienne, de ne pas être ferme et méchant, quand on sait que l'archange gabriel s'occupe de châtier et de punir...Et puis avant Jésus, Dieu était un dieu de colère...

Je suis pas vraiment athé ni même croyant, disons que je crois en certaines choses et que je nourrie un intérêt pour toutes les religions...Déjà je suis influencé par mes études, parce que l'on a vu les divinités mères des étrusques, les divinités grecques, romaines...etc On a également étudié des oeuvre médiévales en rapport constant avec l'ancien et le nouveau testament...Ce qui nous fait déjà pas mal de visions différentes de la divinité, du rapport entre l'homme et le divin. Et justement pour moi le divin n'est pas divin, c'est seulement un autre stade, une autre forme, là je pense en particulier à la valeur symbolique des Ziggourats, qui représentent tout un voyage vers le sacrifice de la chaire pour s'élever soit même au divin par une sorte de rite de passage...Enfin je suis en recherche aussi donc je n'arrive pas à fournir de réponse claire, un avis tout au plus...

Je rebondis sur le propos d'Angus, qui déclare qu'un monde parfaitement rationnel serait des plus ennuyeux... parce que justement, en me posant quelques questions pour un sujet de roman, j'en suis finalement arrivé à la même conclusion. Si l'on sait que la raison peut tout expliquer et que ce n'est qu'une question de temps, l'intérêt est finalement limité - ne serait-ce que pour un écrivain qui aime un terrain de jeu vaste.

Et puis, (allez, je laisse encore un peu parler l'écrivain), en l'absence de l'intuition d'une transcendance qui dépasse la raison, le genre fantastique n'existerait tout simplement pas, parce qu'il ne présenterait aucun intérêt: toute intrigue étrange ou merveilleuse serait à terme battue en brèche par quelque cerveau rationnel, donc quel intérêt y aurait-il à mettre en scène des choses comme "Le Horla"? Ou à jouer sur l'incertitude entre une explication rationnelle et une explication irrationnelle d'un récit (comme ça se voit souvent dans le genre fantastique ou les légendes, depuis toujours)?

A ce propos, justement, un certain Vincent Baudry, écrivain au long cours, a publié en 2009 un roman intitulé "Et jusqu'à la fin des temps..." et qui donne à de nombreux épisodes de l'Evangile une explication rationnelle. Mais pour cela, il a besoin de recourir à un autre artifice: le voyage dans le temps... ce qui pousse son texte vers le merveilleux scientifique - qu'on appelle aussi science-fiction.

"Après c'est un peu trop facile pour Dieu, dans la religion chrétienne, de ne pas être ferme et méchant, quand on sait que l'archange gabriel s'occupe de châtier et de punir...Et puis avant Jésus, Dieu était un dieu de colère..."

Pas faux - en tout cas de mon point de vue catho; il serait intéressant de savoir comment un Juif vit avec cela.

Reste que l'enseignement du Nouveau Testament a été résumé de façon très universelle par un certain Raoul Follereau: "La seule vérité c'est de s'aimer"... Un truc de barge si l'on y réfléchit; à méditer.

Je ricoche sur les propos de Fattor.
D'un côté c'est entièrement vrai, on ne peut pas vraiment faire un livre avec seulement du rationnel...pourtant, vous m'excuserez mon manque de culture sur ce point là, je pense qu'il a dû être écrit des livres historiques sur la création de la religion et sur Dieu et les actions de Jésus. Après ça pose le problème de l'avancé des historiens sur ce point, on en sait encore trop peu sur Dieu et Jésus, pourtant il y a trace de "l'existence" du Christ...

Je me rappelle gamine, j'avais entendu aux infos qu'ils auraient trouvé une tombe près de Jérusalem, où il y aurait marqué : Ici repose Jacques, frère de Jésus. En aviez vous entendu parler? Etait ce un fake?